Jorgen Jorgensen : La stratégie du groupe Teyliom s’articule autour de 3 piliers: l’approche géographique (notre accent est mis sur les régions de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale), les investissements à long terme (acquérir une expertise à valeur ajoutée dans chaque activité) et les partenariats (à travers des collaborations stratégiques dans les secteurs clés). Ces 3 piliers sont basés sur une mission précise qui est celle de contribuer au développement de l’Afrique en fournissant des produits et services innovants adaptés aux besoins des différents segments de la clientèle. À ce titre, nous croyons fermement que l’Afrique mérite des hôtels répondant aux meilleurs standards internationaux, avec des projets portés par les Africains eux-mêmes. Manga lis vient sceller cet engagement d’une nouvelle expérience d’accueil aux voyageurs en Afrique.
Jorgen Jorgensen : D’ici 2050, le continent africain abritera un quart de la population mondiale (2,5 milliards d’habitants contre 1,4 milliard aujourd’hui, ndlr) avec une urbanisation grandissante et des investissements associés conséquents. À l’aune de cette dynamique, le secteur hôtelier tout comme nombre d’autres secteurs, devrait bénéficier d’un fort potentiel de croissance et d’opportunités. C’est tout le sens de notre démarche : avec l’ouverture (en 2009, ndlr) de notre premier hôtel à Dakar, géré sous la marque internationale Radisson Blu, et le lancement de plusieurs autres hôtels gérés par Mangalis Hotel Group sous les marques Noom (haut de gamme), Seen (milieu de gamme) et Yaas (entrée de gamme), notre groupe cherche à se positionner dès aujourd’hui comme un acteur majeur dans l’industrie hôtelière de la sous-région. Pour relever ce défi, nous continuerons à offrir une qualité de service aux normes internationales, à travers nos différentes gammes d’hôtels, qui s’ouvriront par ailleurs à d’autres marchés très prochainement.
Jorgen Jorgensen : Pour mener à bien notre stratégie et notre vision, il nous fallait dans un premier temps apprendre, observer et ajuster notre ambition, ce que nous avons fait avec Radisson à Dakar. Nous avons par la suite créé en 2011 Mangalis Hotel Group, société d’exploitation hôtelière et son véhicule d’investissement associé, Inaugure Hospitality pour nous permettre de véritablement nous lancer en 2012 avec notre première enseigne haut de gamme, Noom. Depuis, nous avons déployé l’ensemble de notre portefeuille de marques (Noom, Seen et Yaas) et notre objectif est désormais de terminer le développement de nos propres projets principalement sous les marques Noom et Yaas au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et en République du Congo- tout en poursuivant en parallèle le développement de contrats de gestion tiers. Dans l’ensemble, cette approche nous a plutôt réussi.
Jorgen Jorgensen : La proposition de valeur distinctive de Mangalis repose sur 4 socles. Premièrement, nous sommes un groupe hôtelier d’origine africaine avec une équipe ambitieuse composée de 6 nationalités, dont le siège social est basé à Abidjan, plaque tournante de l’économie Ouest Africaine. Ensuite, il est bon de rappeler que nous disposons d’un portefeuille de marques réparties sur tous les segments, de l’hôtellerie économique (Yaas Hotels) à l’hôtellerie de luxe (Noom Hotels). Nous sommes par ailleurs une chaîne hôtelière centrée sur l’Afrique de l’Ouest & centrale, avec une présence (hôtels en exploitation et en construction) dans 8 pays. Enfin, nous proposons des solutions clé en main, « plug & play », de la conception à la construction, en passant par la gestion de la chaîne d’approvisionnement et des opérations.
Jorgen Jorgensen : Pour l’année 2021, la gamme Luxe (Noom Hotels) a représenté 66 % de notre chiffre d’affaires total, suivie des segments milieu de gamme (22 % avec la marque Seen Hotels) et économique (12 % avec Yaas Hotels). Quant à la dynamique d’ensemble, nos 3 marques retrouvent peu à peu leur niveau d’activité d’avant la crise sanitaire, portées notamment par la progression de la clientèle locale. On note par ailleurs que les revenus par chambre disponible sont aujourd’hui meilleurs qu’avant la pandémie. Seule l’activité MICE (acronyme de Meetings, Incentive, Conventions, Exhibitions, ndlr), liée au tourisme d’affaires, est encore un peu en retard en raison des restrictions liées à la pandémie mais nous nous attendons à ce qu’après la saison estivale, nous retrouvions également les niveaux préCovid dans ce domaine.
Jorgen Jorgensen : Nous avons effectivement observé certains changements dans les demandes de nos clients comme un usage accru des services en chambre pour éviter d’utiliser des espaces communs tels que le restaurant, plus de sollicitations pour nos connexions au haut débit. Nous avons par ailleurs constaté une attention renforcée sur l’hygiène et la qualité des services. De fait, de manière générale, toutes ces actions mises en place durant la crise sanitaire continuent de perdurer dans nos actions quotidiennes.
Jorgen Jorgensen : À moyen et long terme, ils pourraient être résumés ainsi : devenir la chaîne hôtelière de référence dans les pays d’Afrique de l’Ouest & centrale, consolider l’activité de nos hôtels en exploitation aux meilleurs standards internationaux tout en finalisant la construction de nos projets en cours. Nous poursuivrons également le déploiement de nos marques avec des investisseurs tiers. Enfin, notre engagement à l’excellence reposant sur la qualité de nos équipes, nous aspirons là aussi, à être une entreprise de référence pour nos collaborateurs, afin que tous se sentent fiers de travailler dans les hôtels Mangalis.
Source : Forbes Afrique
Interview réalisée par Jérémie Suchard